Depuis l’adoption le mois dernier par le Parlement sierra-léonais de la Loi 2023 sur l’enseignement primaire et secondaire, les Sierra-Léonaises ont désormais un accès total au système scolaire national.
Pour Dr. David Moinina Sengeh, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, cette avancée était impérative pour la transformation du secteur éducatif local de Sierra-Leone.
Après avoir identifié de nombreux dysfonctionnements dans leur appareil éducatif, les autorités avaient entrepris de lancer, en 2018, une série de mesures afin de faciliter l’accès à l’éducation, en particulier, pour les élèves filles et étudiantes.
Ces dernières étant souvent confrontées à des barrières d’ordre social, politique et culturel, étaient systématiquement exclues des établissements scolaires du fait de leur grossesse, leur statut de mère d’enfant, ou de leur appartenance aux classes moyennes.
Il faut dire qu’avec un taux de 28% de jeunes filles mères parmi les 15 à 19 ans, la Sierra-Leone faisait partie en 2020 des pays présentant le pourcentage le plus élevé de grossesses précoces. Une statistique peu flatteuse à laquelle s’ajoutait, également, l’analphabétisme dont souffrait la moitié de la population.
L’adoption des réformes éducatives par le gouvernement de Sierra-Leone qui, malgré des ressources financières limitées, n’a pas hésité à injecter 20% de son budget cette année, est une preuve de la détermination de l’Etat à se doter d’un système d’enseignement inclusif et performant.
C’est d’ailleurs à cet effet que Human Rights Watch, dans son dernier rapport, invite les autorités locales à davantage tenir compte des témoignages et expériences des Sierra-Léonaises, habituelles victimes de la discrimination en matière d’éducation, pour garantir l’effectivité et la pertinence desdites réformes lors des évaluations.