L’ambassadeur du Togo en France, Calixte Batossié Madjoulba, est passé grand maître dans l’organisation des cérémonies marquant l’indépendance de son pays. A chaque année, sa nouveauté. En 2018, il avait fait venir des artistes togolais du Togo pour les présenter au public français et ainsi, assurer, à moindres frais pour eux, leur promotion. Il avait, alors, accueilli ses invités à Montparnasse, dans le 14e arrondissement, où une salle pouvant contenir plusieurs milliers de personnes, avait été louée. Cette année, le très luxueux pavillon royal, dans les alentours de la Porte Dauphine, dans le 16e arrondissement, a été choisi, pour accueillir ses distingués invités.
Dans le désordre, autour de deux ou trois milliers de Togolais, on a pu noter la présence de ministres, d’honorables députés de l’Assemblée nationale française, plusieurs ambassadeurs et membres du corps diplomatique dont leur doyen, les représentants d’organisations internationales comme l’Unesco, l’OIF, plusieurs maires et élus locaux amoureux du Togo, et bien entendu, des associations dont la présence est saluée dans la bonne marche du Togo vers son développement.
La célébration du 59ème anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale a donné l’occasion à Calixte Batossié Madjoulba de livrer les grands axes de la vie politique, économique et sociale du Togo, sous la haute autorité de son distingué président, Faure Essozimna Gnassingbé.
En effet, l’ambassadeur a pu noter que le parlement togolais a été renouvelé suite au scrutin législatif du 20 décembre 2018. Un vote jugé satisfaisant, équitable et transparent par les missions d’observation électorale présentes, notamment, celles de l’Union africaine, de la CEDEAO et du Conseil de l’entente.
Une nouveauté de taille qui a été relevée par l’ambassadeur : La nouvelle législature, la 6ème de la IVème République, est présidée par une femme. Une première en Afrique francophone, « ce qui témoigne des avancées opérées par mon pays dans le domaine de l’équité genre », affirmera par la suite l’ambassadeur. Sans l’once d’une contestation de personne (dans la salle) puisque, même en Europe et encore moins en France où la parité est loin d’être une évidence au parlement, la femme est, toujours, à la quête d’une représentativité digne de ce nom qu’on a du mal à lui donner. On a encore en mémoire la façon dont le perchoir fut refusé à Ségolène Royal, en 1997, quand Lionel Jospin accédait à Matignon (primature française), grâce à une majorité du parti socialiste (et ses alliés) à l’Assemblée nationale. Il faut donc donner à César ce qui revient à César : Faure Gnassingbé mérite une Mention « BIEN » pour avoir promu une femme présidente de l’Assemblée nationale du Togo. En attendant d’avoir une mention « Très Honorable » quand il désignera une femme au poste de premier ministre…
Pour l’ambassadeur, Calixte Batossié Madjoulba, « l’une des priorités de l’actuelle législature est de conduire, à son terme, le projet de réformes constitutionnelles, avorté sous la précédente législature faute de consensus, et d’instaurer, entre autres, un mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour l’élection du président de la République et la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels ».
Le chantier des réformes est, donc, en cours sur tous les plans, et la prochaine grande étape dans l’agenda politique togolais, sera l’organisation des élections locales afin d’activer le programme de décentralisation cher à tous les Togolais. Objectif : Transférer certaines compétences aux élus locaux, qui animeront, désormais, à la base, la vie démocratique et celle relative au développement du pays.
Le gros morceau de la cérémonie, a été consacré au PND (Programme national de développement) dont le lancement officiel, par le président de la République en personne, a eu lieu, lundi, 4 mars, à Lomé, en présence d’investisseurs, de banquiers, de partenaires au développement, d’experts, et de Togolais et Togolaises appelés à assurer sa promotion et son succès.
De quoi s’agit-il ? Comme toujours chez Faure, c’est la méthode de la tortue : le pays avance (doucement mais sûrement) sans faire de bruits. Ni vu ni connu. Mais on découvre seulement qu’on fait des choses.
Cette méthode qu’il expérimente depuis treize ans et qui donne des fruits palpables à la mesure des espérances des Togolais qui sortent progressivement de la pauvreté, va être appliquée au PND. Le PND, c’est avant tout l’affaire des Togolais. Le gouvernement ne fait qu’accompagner le processus en associant du mieux qu’il pourra l’investissement privé aussi bien national, sous-régional qu’international.
Initié pour la période 2018-2022, le PND vise à transformer, structurellement, l’économie togolaise pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social, avec le soutien du secteur privé comme moteur de croissance et de développement.
Pour l’ambassadeur, « Il s’agit d’améliorer sensiblement les infrastructures et les procédures au Port autonome de Lomé (qui a arraché la place de premier port de la sous-région au Port de Lagos, ndlr), de renforcer davantage les infrastructures routières du pays et le hub aérien de Lomé (en se basant sur les performances de la compagnie togolaise Asky, filiale d’Ethiopian, qui dessert une vingtaine de pays africains et qui ambitionne d’atteindre l’Europe, l’Asie et les Amériques, sous peu de temps, ndlr), et d’améliorer la qualité des services, pour faire de la capitale togolaise un hub logistique d’excellence et un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région ».
Le PND entre 2018 et 2022 devrait coûter 4.622,2 milliards de F CFA, soit, 9.200 millions de dollars. 65% de cette somme viendrait du privé tandis que l’Etat compte s’acquitter des 35% restants.
L’ambassadeur poursuit : « La mise en place des agropoles, le développement des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives, ainsi que, la consolidation du développement social et le renforcement des mécanismes d’inclusion, constituent les autres axes de ce programme, à travers lequel le gouvernement ambitionne de porter le taux de croissance du pays à 7,6% et de créer 500 000 emplois d’ici 2022, ce qui n’est pas négligeable lorsqu’on sait que le Togo compte 7 millions d’habitants ».
Il n’y a pas de temps à perdre. C’est la chasse aux investisseurs, les vrais, pas les pseudos. C’est pour cela que, les 13 et 14 juin 2019, le tout premier Forum économique Togo-Union européenne, placé sous le thème, « Bâtir des relations économiques durables et pérennes entre le Togo et l’Union Européenne », sera organisé, à Lomé (Capitale).
« Au cours de ce Forum, seront présentés les projets phares du PND, les réformes économiques initiées, de même que le potentiel du Togo en tant que destination d’investissement émergente, ouverte au monde des affaires », note l’ambassadeur.
Dans toute cette architecture, la diaspora n’a pas été oubliée, elle dont les transferts monétaires à l’endroit des parents restés au pays, sont, nettement, supérieurs à ce que l’Occident ose appeler, en ce début de troisième millénaire, « aide au développement ». « Des initiatives telles que la nomination des membres de la diaspora à des postes de responsabilité dans nos missions diplomatiques ou au sein de l’administration et le récent lancement des consultations pour la mise en place du Fonds d’Investissement des Togolais de l’Extérieur (FITEX), participent de cette vision », soutient l’ambassadeur. « Notre jeune doyen » des chefs d’Etat de la CEDEAO comme l’appelle, affectueusement, le président, Alassane Ouattara, a décidé de mettre les petits plats dans les grands.
C’est pourquoi « Pour porter cette vision à une plus grande échelle, le ministère togolais des Affaires étrangères s’est vu confier, en ce début d’année 2019, la gestion intégrale du portefeuille des Togolais vivant à l’extérieur, et porte, désormais, la dénomination : Ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur ; une première dans l’histoire de notre pays. C’est donc ce département qui conduira dorénavant la feuille de route du gouvernement pour les Togolais de l’extérieur, présentée à Lomé le 1er avril dernier, et qui se décline en une série d’activités à mener conjointement avec les membres de la diaspora. A cet effet, une rencontre se tiendra le 25 mai prochain, ici, à Paris, pour présenter cette feuille de route aux Togolais vivant en France », a ajouté l’ambassadeur. Avis donc aux Togolais de France, qui sont appelés à dégager leur agenda en cette date du 25 mai.
Et de conclure : « Après le Forum économique Togo-UE de juin prochain et en lien direct avec le Plan national de développement, un Forum économique des Togolais de l’extérieur se tiendra, en novembre 2019, à Lomé, pour permettre à nos compatriotes vivant hors du Togo d’apporter leur pierre à l’édifice ».
Ministre des Affaires étrangères, le professeur, Robert Dussey, qui pilote de main de maître la diplomatie économique du chef de l’Etat, aura eu le temps de faire le tour des diasporas togolaises à travers le monde, y compris, dans les pays africains comme le Gabon où les Togolais font de très bonnes choses.
Tags: