CYBERCRIMINALITE : L’Afrique une véritable cible

Date

La cybercriminalité n’a jamais été autant présente en Afrique. Régulièrement dénoncée pour ses nombreuses attaques envers les particuliers, elle vise aussi les entreprises et les administrations, pour des raisons équivalentes. Dans son rapport 2025 sur ce fléau du monde digital, Interpol a constaté une hausse inquiétante des cyberattaques sur le continent africain, notamment, dans ses parties occidentale et orientale. Un document qui se limite à informer sur les différents types d’attaques virtuelles auxquelles étaient soumis les Africains tout au long de l’année dernière.

Ce que le compte-rendu d’Interpol évite de mentionner, c’est le profil des hackers, en particulier, les nations ou les régions du monde à partir desquelles ces derniers opèrent. Depuis deux ans, environ, l’Afrique s’est mise à la recherche de sa souveraineté. Celle-ci passe par une acquisition et une affirmation de ses capacités dans des secteurs stratégiques, tels que les télécommunications, l’énergie, la santé, les transports etc… Se découvrant la possibilité de choisir ses partenaires, l’Afrique n’a pas fait que des heureux au sein des autres blocs régionaux.  

L’Afrique du Sud en sait quelque chose puisqu’en 2019, l’explication trouvée au bondissement du nombre d’attaques contre le fournisseur d’électricité de la ville de Johannesburg était l’appartenance du pays au groupe des émergents (BRICS). Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) constituant une menace existentielle à leur domination traditionnelle, les Occidentaux considèrent tous les coups permis. Pointer du doigt d’autres superpuissances mondiales, à l’instar de la Chine ou la Russie, serait indéfendable, compte tenu de la taille de leur empreinte sur le continent africain.

Dans cette cybercriminalité, l’enfant (la jeunesse) reste aussi une cible importante.

Contre son gré, l’Afrique est donc devenue un lieu de règlements de comptes pour l’Occident, dont la perte d’influence justifie l’emploi de procédés visant à retarder le plus longtemps possible l’essor du continent africain, et accessoirement, son entrée effective dans la sphère de la souveraineté. Conscients de cette malveillance, les Etats africains doivent se prémunir en amont pour gérer cette catégorie de risques aux conséquences démesurées. Car, ils ne pourront pas échapper à une cybercriminalité qui est d’usage même entre alliés du monde occidental.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC) 

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier