MEDIAS : Accrombessi décrète qu’on coupe le signal de la Béninoise Sikka TV au Gabon

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Le directeur de cabinet du chef de l’Etat du Gabon, Maixent Accrombessi (notre photo), est furieux. Et comme l’ont expérimenté les Gabonais, ses colères sont mémorables. La chaîne de télévision béninoise, Sikka TV, le vérifie à ses dépens. Depuis son émission-débat du 20 janvier 2016, à Cotonou, pendant laquelle deux journalistes (béninois comme Maixent Accrombessi lui-même) ont déclaré que le président du Gabon, Bongo Ondimba Ali (BOA) était au service de leur compatriote et directeur de cabinet, et que tout le monde le savait, la vie de la jeune chaîne est devenue mouvementée.

Pour montrer sa toute puissance (comme au Gabon son pays d’accueil), Accrombessi a demandé, purement et simplement, le limogeage du responsable de cette émission. Depuis Libreville. Mais comme les Béninois sont différents des Gabonais, Ya Maixent n’a pas mis du temps à se rendre compte qu’il prêchait dans le désert. C’est ainsi qu’il a décidé de se venger au Gabon où il règne comme un roi du 17e siècle. En vrai chef d’Etat, il a actionné l’artillerie lourde de la répression. Résultat : réuni en séance plénière, le 26 janvier 2016, à Libreville, soit, six jours, seulement, après la diffusion de l’émission, le Conseil national de la communication (CNC) réuni au complet a, lourdement, sanctionné la jeune et prometteuse chaîne de l’homme d’affaires, Sébastien Adjavon. Voilà une chaîne de télévision, qui est punie pour avoir laissé dire la vérité. Une telle sanction devrait, plutôt, honorer Sikka TV et la faire connaître davantage.

Comme à l’église, le collège des conseillers-membres du CNC s’est indigné des « propos discourtois et injurieux tenus par des journalistes béninois au cours de l’émission Angle de vue » du 20 janvier dernier.

Et pour bien montrer que c’est BOA qui était au service de son directeur de cabinet, comme l’avaient, justement, suggéré les journalistes béninois et non le contraire, le tout puissant, Maixent Accrombessi, a déversé sa bile qui est grande et que traduit, docilement, en sanction, l’organe de régulation des médias du Gabon (tristement) aux ordres : « Le CNC demande à Canalsat, Satcon et TNT, le retrait de cette chaîne de leurs bouquets » au Gabon. Ni plus ni moins. Juste pour avoir, quelque peu, froissé Accrombessi.

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