AFRIQUE : Course contre la montre entre l’Inde et la Chine

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Le président indien, Pranab Mukherjee, est arrivé, mardi, 14 juin, à Abidjan, pour une visite d’Etat de 48 heures en Côte d’Ivoire, la première d’une personnalité de son rang depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1960. Il vient du Ghana qui a été sa première étape et termine son périple, après la Côte d’Ivoire, par la Namibie, mercredi, 15 juin.

Elevé, plus tard, à la dignité de Grand Croix de l’Ordre national ivoirien par le professeur, Henriette Diabaté, la Grande Chancelière, Pranab Mukherjee avait, auparavant, été accueilli, comme il se devait, au bas de la passerelle de son avion (notre photo), par son homologue ivoirien, le président, Alassane Ouattara, avant d’avoir un premier tête à tête avec lui, au salon présidentiel de l’aéroport international, Félix Houphouët-Boigny.

Une autre rencontre en tête-à-tête entre les deux personnalités était prévue en fin de journée, selon le programme officiel.

Pranab Mukherjee ne vient pas en Côte d’Ivoire en touriste, même s’il ne manquera pas d’apprécier les charmes de la Lagune Ebrié. Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays s’est accru de 40% entre 2014 et 2015 pour atteindre 841 millions de dollars (746 millions d’euros), faisant de l’Inde le cinquième partenaire commercial de la Côte d’Ivoire. L’Inde ne va pas se satisfaire de cette cinquième place pendant longtemps. L’objectif est de faire, au moins, aussi bien, que les Chinois.

La Côte d’Ivoire exporte des produits agricoles et pétroliers vers l’Inde, tandis que les produits pharmaceutiques indiens et les voitures « made in India » inondent le marché ivoirien.
En outre, 18 entreprises indiennes opèrent en Côte d’Ivoire dans les secteurs des mines et des noix de cajou. La Côte d’Ivoire est devenue, en 2016, le premier producteur mondial de noix de cajou (ou anacarde), devant l’Inde qui absorbe la quasi-totalité des exportations ivoiriennes.

Pays émergent par excellence du Groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), l’Inde souhaite marquer la Chine à la culotte en Afrique où elle entend faire d’elle, un partenaire-concurrent. C’est sans doute la raison pour laquelle, pour son premier séjour, en Afrique, le président indien a tenu à soigneusement éviter les pays visités par son homologue chinois, Xi Jinping, l’année dernière, un voyage effectué quelques semaines, seulement, après sa prise de fonction comme chef de l’Etat.

En effet, l’Afrique du Sud, un partenaire des BRICS visitée l’année dernière par le président chinois a été zappée, par le président indien, au profit de la Namibie dont le potentiel agricole et minier est très prometteur. En attendant le réveil du Brésil, empêtré dans de soucis politiques avec la menace de destitution de sa présidente, Dilma Rousseff, l’Inde va se positionner, en Afrique, aux côtés de la Chine.

Aux Africains de savoir tirer les avantages chez les uns et les autres.

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