ASSEMBLEE GENERALE DE L’ONU : Le président Félix Tshisekedi charge Paul Kagame et vide sa rhétorique défensive

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C’est un discours qui restera historique à plusieurs égards. Alors que le protocole des Nations-Unies accorde un quart d’heure à chaque dirigeant, le president, Felix Tshisekedi, en sa triple qualité de président de la République démocratique du Congo, président en exercice de la SADC et de la CEEAC, s’est adressé, pendant 40 minutes, devant une assistance très attentive à 19 heures locales (minuit à Kinshasa). Une adresse dont la moitié de temps a été consacrée à la situation sécuritaire à l’Est de la RDC.

D’un ton ferme, le président, Tshisekedi, a désigné, nommément, le Rwanda, comme pays agresseur de la RDC et le M23 comme un mouvement terroriste, un qualificatif, par ailleurs, déjà, utilisé par le secrétaire général, Antonio Gutteres, à l’ouverture de l’assemblée générale. « En dépit de ma bonne volonté et de la main tendue du peuple congolais pour la paix, certains de nos voisins n’ont trouvé mieux que de nous remercier par l’agression et le soutien à des groupes armés terroristes qui ravagent l’Est de la RDC. C’est le cas actuellement du Rwanda qui, au mépris du droit international, de la Charte de l’ONU et de l’Acte constitutif de l’Union africaine, a, une fois de plus, non seulement, agressé, en mars dernier, la RDC par des incursions directes de ses forces armées, les RDF, mais aussi, occupe des localités de la province du Nord-Kivu par un groupe armé terroriste interposé, le Mouvement du 23 mars dit M23, auquel il apporte un soutien massif tant en matériels de guerre qu’en hommes de troupes », a-t-il dit.

Le Président Tshisekedi a, par ailleurs, vidé la réthorique défensive du Rwanda pour justifier son agression : « De même, je soutiens que la prétendue « collaboration » que certains officiels congolais entretiendraient avec les opposants rwandais des Forces démocratique pour la libération du Rwanda, FDLR, dont se servent les dirigeants rwandais pour justifier les agressions répétées de la RDC est un alibi qui n’est corroboré par aucun fait avéré sur le terrain. En effet, les FDLR ont été décapitées et réduites à néant par les Forces armées de la RDC, FARDC, en étroite collaboration avec l’Armée rwandaise dans le cadre des opérations conjointes menées au cours des dernières années. La RDC a rapatrié plusieurs éléments des FDLR et leurs familles. Dès lors, les Congolais se demandent de quelles FDLR parle-t-on ? Quel est le mètre carré du territoire rwandais occupé par ces fantomatiques FDLR ? A quel lieu précis du sol rwandais a-t-on vu un jour un seul soldat congolais ? Quoi qu’il en soit, la RDC reste disponible pour toute action répressive contre tout groupe armé, qui tenterait de troubler la paix et la sécurité dans un pays voisin et dans la région des Grands Lacs », a souligné le président. Avec la même fermeté, le président de la République a mis les Nations-Unies devant leurs responsabilités et exigé le retrait pur et simple du Rwanda des localités congolaises dans et autour de Bunagana.

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