BURKINA FASO : COMPAORÉ SE TERRE À ABIDJAN POUR FUIR LE PROCÈS DE L’ASSASSINAT DE SON ALTER EGO SANKARA

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L’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré, principal accusé du procès de l’assassinat en 1987 de son ancien ami, Thomas Sankara, qui s’ouvre, lundi, 11 octobre, à Ouagadougou, n’y assistera pas, ont annoncé jeudi ses avocats. Par peur. Par simple lâcheté, lui, l’homme « fort » du Burkina Faso, qui terrorisa tout un peuple pendant 28 ans. Se comportant comme une poule mouillée, il a fui son pays au lieu de faire face à la justice des nouvelles autorités devant l’opinion publique ; il a changé de nationalité pour devenir citoyen ivoirien afin d’échapper à la justice du Burkina Faso. Aujourd’hui, toute honte bue, il refuse de se présenter devant le tribunal où il devait avoir à s’expliquer sur les zones d’ombre qui entourent l’assassinat de son alter ego Thomas Sankara. Peut-on être plus lâche, plus indigne, plus fuyant, plus inconsistant que cet homme ? Blaise Compaoré montre une image piteuse et très détestable de sa personne car il n’a pas la carrure d’un homme d’Etat, et ne l’a jamais eue.

« Le président Blaise Compaoré ne se rendra pas – et nous non plus – au procès politique organisé à son encontre devant le tribunal militaire de Ouagadougou, c’est à dire, devant une juridiction d’exception », indiquent dans un communiqué, les avocats français et burkinabè de Blaise Compaoré (sur notre photo, il goutte aux délices de l’exil lors de son transfert en Côte d’Ivoire quelques heures après sa perte du pouvoir fin octobre 2014).

En effet, Maîtres, Pierre-Olivier Sur et Abdoul Ouedraogo, affirment que leur client n’a jamais été « convoqué pour un interrogatoire » et qu’« aucun acte ne lui a jamais été notifié, sinon, sa convocation finale devant la juridiction de jugement ». Ils indiquent, en outre, que Blaise Compaoré bénéficie « de l’immunité en tant qu’ancien chef de l’Etat« . Mais, « s’il ne reconnait pas la justice du président Roch Kaboré (actuel chef de l’Etat burkinabè), il demeure confiant en la justice internationale », ajoutent-ils. Du n’importe quoi, du vraiment dilatoire, ce que racontent ces deux avocats. On a besoin de leur dire : « prenez vos honoraires et foutez-nous le camp ». Car leur argumentation n’est pas à la hauteur des enjeux. Chef d’Etat pendant 28 ans du Burkina Faso, après avoir assassiné son meilleur ami un 15 octobre 1987, Blaise Compaoré aurait grandi en se présentant devant le tribunal pour livrer sa vérité des faits. Mais, il se dégonfle. Du coup, on a du mal à reconnaître le Blaise Compaoré, pimpant et séduisant, qui régna en marchant sur des cadavres pendant près de trois décennies.

Blaise Compaoré réside au « giscardium », à Yamoussoukro, cette résidence cossue bâtie par Félix Houphouët-Boigny pour accueillir Valéry Giscard d’Estaing en Côte d’Ivoire en janvier 1978. Quand on habite une telle demeure, on n’a pas envie de l’abandonner.

Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara« Père de la révolution » burkinabè et icône panafricaine tué lors d’un coup d’état en 1987, doit s’ouvrir lundi devant le tribunal militaire de Ouagadougou, suscitant, 34 ans après, des espoirs de « vérité » et de « justice ».

Blaise n’est pas seul à fuir ce procès. Son frère, François Compaoré, vient de voir son extradition vers le Burkina Faso suspendue par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo, le 13 décembre 1998, François Compaoré est parvenu à temporiser son extradition validée par le Conseil d’état français la semaine dernière. Ses avocats ont saisi la CEDH pour qu’elle fasse échec à l’extradition en argumentant que leur client risquait d’être torturé à son retour au Burkina Faso.

Journaliste connu pour ses enquêtes sur la gouvernance Compaoré, Norbert Zongo avait été assassiné alors qu’il enquêtait sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré.

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