FRANCE : La démission tend les bras à Emmanuel Macron

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Piètre homme politique, arrivé aux affaires un peu par hasard après avoir profité de la médiocrité hors pair de son mentor (François Hollande), Emmanuel Macron ne peut pas échapper à la loi divine qui pourchasse les traîtres. Contre toute attente, il était devenu président de la République, en 2017, empêchant son bienfaiteur (qui l’avait fait révéler à la France et au monde) de briguer un deuxième mandat dont il avait droit. Par la suite, il a tué ou plus précisément, beaucoup affaibli, le parti socialiste où il militait pour créer son propre parti (En Marche) devenu aujourd’hui (Renaissance). Fort de ses succès qu’il construisait, malheureusement, sur du sable, il était considéré comme un génie politique après avoir fait imploser le parti socialiste et Les Républicains. Mais, à force de faire une mauvaise politique, il a vite fini par être vomi par la majorité des Français. Il n’a dû sa réélection en 2022 qu’en manoeuvrant pour rencontrer Marine Le Pen au deuxième tour, sachant que cette dernière suscitait le rejet de l’électorat français. Cela dit, il a vite été rattrapé par les élections législatives où les Français lui ont refusé la majorité absolue qu’ils lui avaient accordé cinq années plus tôt. Avec la dissolution prononcée dimanche, 9 juin, après la déculottée de la majorité présidentielle aux élections européennes, il a fait une autre connerie que d’aucuns dans sa majorité, qualifient de « véritable folie », en dissolvant l’assemblée nationale. Voilà comment il est en train d’offrir Matignon sur un plateau d’argent à l’extrême-droite. On n’imagine pas Jordan Bardella comme premier ministre avec Marine Le Pen dans l’antichambre cohabitant, sereinement avec Macron comme François Mitterrand travaillait sans beaucoup de tension avec Edouard Balladur entre 1995 et 1997. Ils manoeuvreraient pour créer des difficultés quotidiennes telles que Macron s’en irait très vite avant la fin de son mandat. Voilà pourquoi certains n’hésitent pas à pronostiquer un tel départ avant fin décembre 2024 et l’organisation d’une présidentielle anticipée en 2025.

57 % des Français veulent la démission d’Emmanuel Macron s’il perd les législatives. C’est le résultat d’un sondage de l’Institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD. Ce chiffre monte à 76 % chez les 18-24 ans.

En conférence de presse ce mercredi, 12 juin, midi, le président de la République a rappelé ce qu’il avait indiqué lundi au Figaro Magazine : il n’envisage pas de démissionner, quel que soit le résultat de l’élection législative. Mais, qu’en serait-il quelques mois après ce résultat ?

«Je vais tordre le cou à ce canard qui n’a jamais existé», a affirmé le président de la République, interrogé sur cette possible démission en cas de défaite aux élections législatives anticipées, démission qu’il a donc jugée «absurde». «J’entends tout ce qu’on dit sur ma pomme» ,a-t-il dit aussi, ajoutant que «l’élection personnelle s’est jouée en 2022 pour 5 ans, elle est claire».

Pourtant selon un sondage de l’Institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, près de 6 Français sur 10 souhaiteraient voir le chef de l’État démissionner en cas de défaite aux législatives. La question a été posée à un millier de répondants lundi et mardi, et 57 % des personnes sondées ont indiqué souhaiter cette démission. «Les personnes interrogées avaient la liberté d’interpréter comme ils le voulaient la notion de défaite aux législatives», précise Julie Gaillot de l’Institut CSA, ce qui signifie que la défaite peut recouvrir aussi bien l’hypothèse d’une victoire écrasante du RN obtenant la majorité absolue des sièges, que des scénarios dans lesquels le président de la République échouerait seulement à obtenir pour lui la majorité absolue.

30 % des sympathisants Renaissance souhaitent la démission en cas de défaite

Dans le détail, ce sont sans surprise les sympathisants des partis les plus éloignés du camp présidentiel qui souhaitent cette démission en cas de défaite : 63 % des sympathisants de la France insoumise, et 83 % des sympathisants du Rassemblement national, souhaitent ainsi la démission d’Emmanuel Macron. Ce sont donc les électeurs les plus susceptibles de voter contre le camp présidentiel qui appellent de leurs vœux le président de la République à démissionner en cas de défaite.

Mais la démission d’Emmanuel Macron en cas de défaite est également réclamée par 30 % des sympathisants de Renaissance (son propre parti), qui estiment donc qu’Emmanuel Macron ne peut continuer de présider le pays en cas de cohabitation.

«Il faut aussi noter la très forte proportion de jeunes qui souhaitent voir Emmanuel Macron démissionner : 76 % des 18-24 ans !» observe également Julie Gaillot. Seuls les plus de 65 ans sont majoritairement opposés à la démission du président en cas de défaite : seulement 47 % d’entre eux la souhaiteraient.

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