Dans une décision surprise, le président de la Guinée-Bissau, Umaru Sissoco Embalo, a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se représenter à la présidence du pays à la fin de son mandat l’année prochaine. Gloire à lui pour n’avoir pas écouté son « papa » d’Oyo (Denis Sassou-Nguesso) qui lui demandait, au contraire, de rester au pouvoir tant qu’il ne rencontrerait pas d’adversité notable. Comme quoi, avec ses 40 ans au pouvoir, Sassou est un oiseau de mauvais augure qui n’a une (réelle) influence que chez des chefs d’Etat qui se laissent volontairement dominer. Malheureusement, il y en a quelques-uns, surtout, en Afrique de l’Ouest. Dans tous les cas, Mention BIEN à Son Excellence Monsieur le Président Umaru Sissoco Embalo. Il mérite toutes les félicitations des intellectuels africains.
« Je ne me présenterai pas en 2025 », a déclaré Umaru Sissoco Embalo. Le président bissau-guinéen a indiqué suivre les conseils de son (illustre) épouse, qui lui a demandé de ne pas briguer un nouveau mandat : « Ma femme m’a conseillé de ne pas me représenter et je suis son conseil », a-t-il indiqué à tous les courtisans du pouvoir dont beaucoup voient arriver la fin des privilèges. On ne sait pas laquelle car le président en a deux, une, bissau-guinéenne, Dinisia Reis Embalo, et la Guinéenne épousée, à Dakar, en 2019, Tigui Mounir Camara (notre photo).
Cette déclaration rarissime en Afrique (seul Nelson Mandela fit un seul mandat entre mai 1994 et juin 1999 avant de laisser la place à Thabo Mbeki) en a surpris plus d’un dans son camp, où on avait déjà commencé à créer des groupes d’initiative pour soutenir sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Raté ! Le président avait déclaré, la veille de cette révélation, qu’il était opposé à ce que certains de ses adversaires politiques prennent la tête de l’Etat après lui. « Je ne me laisserai pas succéder à la présidence par un voyou », a-t-il déclaré. Une image à très vite effacer.
La dernière élection présidentielle a eu lieu en Guinée-Bissau en décembre 2019. Umaru Sissoco Embalo l’a emporté à l’issue des résultats du second tour. L’élection présidentielle à venir se déroulera l’année prochaine. La Guinée-Bissau, qui compte 2,2 millions d’habitants, est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, considérée comme un narco-pays où transite une partie de la drogue qui est écoulée en Europe.