ITALIE (SERIE A) : Les joueurs noirs victimes des inégalités raciales des arbitres

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Dans une étude consacrée à l’arbitrage en première division italienne de football masculin, Beatrice Magistro, de l’Université de Toronto, et Morgan Wack, de l’Université de Washington, ont démontré l’existence d’inégalités raciales dans la prise de décisions arbitrales.

En effet, au cours de la décennie allant de 2009 à 2019, les footballeurs noirs auraient commis 20% de fautes de plus que la moyenne, malgré une agressivité inférieure dans le jeu à celle de leurs coéquipiers et adversaires blancs, écopant même de 11% de cartons jaunes et 16% de cartons rouges en plus par rapport à la moyenne observée. 

Recherchant l’origine de cette disparité, les sociologues ont pu constater la disparition totale de cette dernière lors des matches qui se déroulaient à huit clos pendant la période de la Covid-19. De quoi identifier la présence des supporters comme étant le principal facteur explicatif du racisme dans le championnat de football transalpin.  

Parler du racisme du public dans les stades de football en Italie est devenu quelque chose de banal de nos jours, puisqu’il ne se passe plus une seule saison sans que plusieurs joueurs de couleur ne fassent l’objet d’injures racistes en plein match. Samuel Umtiti, qui évolue désormais à Lecce, en a été victime, cette année, face aux supporters de la Lazio de Rome. 

Le fait que les travaux de recherche de Beatrice Magistro et Morgan Wack aient pu établir une corrélation entre ce phénomène et les décisions arbitrales italiennes, amènera-t-il les instances du ballon rond à adopter de nouvelles réformes ? Attendons de voir !

Les deux chercheurs prévoient d’étendre leur étude aux autres championnats européens, dont la France, l’Espagne, l’Angleterre et l’Allemagne.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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