NEW YORK : Renvoi (enfin) d’un policier accusé d’avoir asphyxié (à mort) un homme noir en 2014

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Le policier accusé d’avoir asphyxié Eric Garner, mort après une interpellation musclée en 2014, à New York, dans une affaire qui avait scandalisé le mouvement #BlackLivesMatter, a été licencié, a annoncé, lundi, 19 août, le chef de la police new-yorkaise.

Le chef James O’Neill a indiqué avoir décidé de suivre la recommandation d’une juge administrative, à l’issue d’un procès disciplinaire qui s’était terminé en juin, sur cette affaire emblématique des violences policières contre les Noirs aux Etats-Unis. «Je suis d’accord» avec la recommandation, l’officier de police Daniel «Pantaleo ne peut plus servir de façon efficace comme policier à New York», a indiqué James O’Neill lors d’une conférence de presse. Il a, néanmoins, longuement, souligné combien la décision avait été difficile, pour des policiers qui ont «l’un des métiers les plus difficiles au monde» et doivent prendre des décisions difficiles «en un instant».

De nombreuses associations de défense des droits civiques avaient appelé James O’Neill à suivre cette recommandation, plutôt que des sanctions moins lourdes un temps évoquées. Dans un avis de 46 pages, dont des extraits ont été publiés par les médias américains, la juge, Rosemarie Maldonado, a, notamment, estimé que le policier avait fourni, lors d’une enquête interne sur cet événement, des explications «non plausibles et mensongères». Elle a, aussi, jugé «non fiables» les témoignages des autres policiers interrogés sur cet incident. Les demandes de licenciement, notamment, dans la communauté noire américaine, étaient d’autant plus fortes que le ministère américain de la Justice avait indiqué, mi-juillet, qu’il renonçait à entamer des poursuites.

Le 17 juillet 2014, Eric Garner, 43 ans, avait été, violemment, plaqué au sol par des policiers qui le soupçonnaient de vendre, illégalement, des cigarettes dans un quartier de Staten Island. Obèse et asthmatique, Eric Garner, qui refusait d’être interpellé mais n’était pas armé, avait perdu connaissance alors que cinq hommes s’employaient à le menotter, avant de décéder.

Les images de l’interpellation, filmées par un ami et mises en ligne peu après, avaient fait le tour du monde. On y entend Eric Garner, père de six enfants, répéter «Je ne peux pas respirer» («I can’t breathe»). Le policier avait, depuis, gardé son emploi, mais, était cantonné dans un bureau, avant d’être suspendu dans l’attente de la décision de James O’Neill. L’affaire était, aussi, sensible pour le maire démocrate de New York, Bill de Blasio (notre photo), candidat à la présidentielle 2020, qui se positionne comme un grand défenseur des minorités et ne cesse de citer son bilan en matière de criminalité à New York parmi ses points forts.

Avec AFP

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