Les églises de la République démocratique du Congo appellent à une enquête indépendante sur les élections, corroborant, indirectement, les thèses des candidats de l’opposition qui soutiennent l’organisation d’une fraude massive sur l’ensemble du territoire national, pour faire gagner haut la main, le candidat du pouvoir.
La conférence épiscopale catholique et les églises protestantes de la République démocratique du Congo (RDCongo) ont, conjointement, demandé, jeudi, 4 janvier, l’ouverture d’une enquête indépendante sur les irrégularités présumées lors des élections générales de décembre.
Dans une déclaration commune, ces institutions religieuses, soutenues par des milliers d’observateurs indépendants, ont mis en lumière de nombreux problèmes lors du scrutin (sur notre photo, des représentants de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’église du Christ au Congo (ECC), à l’occasion de la présentation de la déclaration préliminaire de leur mission d’observation électorale (MOE CENCO-ECC) à Kinshasa, le 28 décembre 2023 (ANSA)).
Parmi les infractions signalées, des retards de plusieurs heures dans les bureaux de vote, des pannes de machines, les bourrages d’urnes, l’achat des consciences, et d’autres obstacles, ont entraîné une extension inattendue du vote au-delà du 20 décembre.
La victoire de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle a été annoncée, dimanche dernier, 31 décembre, dans une certaine précipitation, par la Commission électorale, déclarant que le président sortant l’emporte avec plus de 73% des voix. Cette victoire fait l’objet d’une fin de non recevoir de l’opposition. Pas de répétition de la présidentielle d’il y a 5 ans qui permet, jusqu’à ce jour, à Martin Fayulu de revendiquer sa victoire qui fut octroyée, illégalement, à Félix Tshisekedi. Le même scenario risque de se répéter, d’où le refus du pouvoir d’accéder aux demandes d’observation de l’Union européenne et d’autres partenaires importants, confirmant que la CENI et le pouvoir avaient beaucoup de choses à cacher. A défaut de multiplier l’observation sur la très vaste étendue du pays par des observateurs neutres et crédibles, seules les églises du Congo (la puissante église catholique et les églises protestantes et du réveil) pouvaient répondre à cette attente. Ce qu’elles ont fait. Aujourd’hui, elles montent au créneau pour contester la victoire du président sortant. Elles ne sont pas seules : un important contingent de candidats de l’opposition remet en question l’intégrité du scrutin et refuse d’accepter les résultats provisoires.
Les églises exhortent la CENI à honorer son engagement de publier les résultats bureau de vote par bureau de vote, conformément, à l’article 71 de la Loi électorale. Ce qu’elle se refuse à faire, créant une grosse suspicion sur ces résultats provisoires.
Cette demande s’inscrit dans le contexte d’une quête de transparence accrue et de respect des procédures électorales, renforçant, ainsi, l’appel à une enquête indépendante pour garantir l’intégrité du processus électoral en République démocratique du Congo.