PRESIDENTIELLE EN TUNISIE : Scission du parti du président Beji Caïd Essebsi qui n’est pas candidat à sa succession

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Le refus de la présidence à vie peut, aussi, avoir des conséquences néfastes dans la vie du parti au pouvoir. C’est ce qui arrive à Nidaa Tounès où la succession n’a pas été, clairement, établie et acceptée par tous. En effet, le parti du président tunisien, Beji Caïd Essebsi, est secoué par des conflits internes, dus au fait que le président, au regard de son âge, a refusé, de son propre chef, de se représenter. Conséquence, Nidaa Tounès est dans la tourmente après l’élection de deux directions rivales, qui clament, chacune, leur légitimité, alors que le président de la République, resté silencieux, semble, complètement, dépassé par les événements.

Nidaa Tounès, qui a tenu son congrès, début avril, à Monastir (Est), devait élire, samedi, 13 avril, le président de son comité central et ses deux adjoints.

Mais, dans un coup de théâtre, Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président, a été élu à la tête de cette instance lors d’une réunion à Monastir tandis que d’autres membres du parti ont convoqué une réunion parallèle à Hammamet (60 km au Sud de Tunis) pour élire Sofiène Toubel, député et chef du bloc parlementaire de Nidaa Tounès, à la tête d’un comité central rival (notre photo montre les deux rivaux).

Les deux camps défendent la légitimité de leur démarches.

En ouverture du congrès, début avril, le président, Essebsi, du haut de ses 92 ans, avait, pourtant, lancé un appel au rassemblement, avant de laisser entendre qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle de la fin d’année.

Cette annonce a donné des idées à certains. D’où le désordre actuel.

Cofondé par M. Essebsi, lui-même, en 2012, Nidaa Tounès est, de longue date, l’objet de profondes querelles internes, notamment, entre le fils du président, Hafedh Caïd Essebsi, et le premier ministre, Youssef Chahed, évincé, en septembre dernier, du parti et qui s’appuie, désormais, sur une formation rivale, Tahia Tounès.

Ce mouvement est devenu la deuxième force au parlement derrière le parti d’inspiration islamiste Ennahdha.

Lançant son appel à l’unité, le 6 avril, Béji Caïd Essebsi, premier président tunisien élu démocratiquement au suffrage universel en 2014, a tendu la main à Youssef Chahed.

Les législatives tunisiennes sont prévues le 6 octobre et la présidentielle le 17 novembre. On attend de voir ce que va donner cette main tendue.

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