PRESIDENTIELLE EN ZAMBIE : EST-CE LE TOUR DE L’ÉTERNEL OPPOSANT HAKAINDE HICHILEMA ?

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En Afrique francophone, l’alternance à la tête de l’Etat est parfois difficile à se réaliser avec des chefs d’Etat qui s’éternisent au pouvoir parfois en modifiant la constitution. En Afrique anglophone, les règles du jeu sont différentes. La culture démocratique n’est pas la même qu’en Afrique francophone. Deuxième producteur africain de cuivre, la Zambie, par exemple, se rend aux urnes, jeudi, 12 août, sans savoir si Edgard Lungu qui a échoué à redresser l’économie, pourra se succéder à lui-même. Qui sont les deux candidats en présence ? Voici leur présentation.

Edgar Lungu, le président sortant

Avocat de formation, celui qui se décrit comme un Zambien ordinaire aux origines modestes a développé une intransigeance volontiers répressive à l’égard de ses opposants au cours de six années au pouvoir (sur notre photo Edgar Lungu en campagne).

Il a battu de justesse son principal adversaire, Hakainde Hichilema, à deux reprises (2015 puis 2016) après la mort en cours de mandat de son prédécesseur, Michael Sata, dont il était le ministre de la Défense.

Le leader du Front patriotique s’est lancé en politique comme parlementaire du Parti uni pour le développement national (UPND), le parti aujourd’hui dirigé par son opposant, Hichilema, qu’il a quitté en 2001.

Ces dernières années, des plaintes se sont multipliées contre lui, affirmant qu’il réprime toute dissidence, notamment pour consolider son pouvoir en vue du scrutin prévu jeudi. Il a laissé emprisonner Hichilema pendant quatre mois, après sa contestation des résultats de la présidentielle en 2016, et fait fermer certains médias indépendants.

Ce chrétien conservateur a multiplié les propos contre les homosexuels, affirmant que ceux qui défendent leurs droits devraient « aller en enfer ».

Marié et père de six enfants, il souffre d’achalasie chronique, une affection causée par un rétrécissement de l’œsophage, qui lui a valu une crise de vertige en juin, obligeant la télévision à interrompre la diffusion d’une cérémonie militaire.

Hakainde Hichilema, l’opposant historique

Ce « garçon simple, qui surveillait le bétail » est aujourd’hui un riche homme d’affaires autodidacte qui tente sa chance pour la sixième fois à la présidence.

« HH », comme il est surnommé, a perdu toutes les élections régulières ou anticipées organisées dans le pays depuis 2006, faisant progresser son pourcentage de voix à chaque tentative. La dernière fois, en 2016, il a perdu avec une marge si faible qu’il a contesté les résultats, affirmant que le scrutin lui avait été volé.

Arrêté une quinzaine de fois depuis qu’il fait de la politique, il a passé quatre mois à l’isolement en prison pour « trahison » après avoir refusé le passage à un convoi présidentiel juste après l’élection de 2016.

Orateur éloquent et toujours rasé de près, Hichilema a mené une campagne habile sur les réseaux sociaux et travaillé dur pour se débarrasser de son image élitiste, troquant ses costumes sur mesure pour des treillis ou des jeans plus décontractés.

Né dans une famille pauvre du Sud du pays, c’est son « cran » et sa « détermination » à l’école, raconte-t-il, qui lui ont valu une bourse déterminante à l’Université de Zambie, dont il sort diplômé en économie et gestion des affaires, avant de prolonger ses études en Angleterre.

Il a commencé dans l’immobilier, investissant progressivement dans la finance, l’élevage, la santé et le tourisme. « HH » a siégé au conseil d’administration de plusieurs grandes entreprises zambiennes.

Cet outsider politique, venu du monde des affaires, a été catapulté à la tête du parti UPND, à la mort de son ancien leader en 2006. Le slogan de sa campagne est « Faka pressure » ou « faire pression » pour le changement en argot local.

Chrétien de l’ethnie Tonga, il est marié et a trois enfants. Mécène à ses heures, il finance des écoles et paye les frais de scolarité d’enfants défavorisés.

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