TCHAD : Démission du chef de la diplomatie en plein dialogue de réconciliation nationale

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Le chef de la diplomatie tchadienne a annoncé sa démission, le 19 septembre, en accusant la junte militaire au pouvoir de le reléguer à un rôle de « figurant », une annonce qui survient au beau milieu d’un dialogue de réconciliation nationale très laborieux.

Chérif Mahamat Zene a été le principal négociateur du pouvoir dans les longues et pénibles tractations ayant abouti, le 8 août, à un accord de paix à Doha avec une trentaine, sur une cinquantaine, de mouvements rebelles. Ce pacte a permis d’associer une partie des groupes armés au Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) ouvert, il y a un mois, à N’Djamena, et censé déboucher sur des élections « libres et démocratiques ».

« Depuis quelques mois, mon engagement et ma volonté de servir mon pays se trouvent contrariés par des initiatives et actions parallèles de certains membres de votre cabinet et du gouvernement, entreprises à mon insu et sur vos instructions », écrit le ministre des Affaires étrangères dans sa lettre de démission.

Je viens de présenter ma démission au président du Conseil militaire de transition sous couvert de monsieur le premier ministre chef du gouvernement de transition.

Cette lettre, rendue publique, est adressée au jeune général, Mahamat Idriss Déby Itno. Ce dernier s’est autoproclamé président de la République à la tête d’un Conseil militaire de transition de 15 généraux, il y a 17 mois, à l’annonce de la mort de son père et chef de l’Etat, Idriss Déby Itno, tué en se rendant au front contre des rebelles.

« Ces initiatives et interférences répétitives et intempestives ne visent qu’à entraver l’exercice de mes fonctions », assène Chérif Mahamat Zene, invoquant « une situation aussi malsaine que confuse et inacceptable (…) me réduisant à un simple figurant ».

Dès l’annonce du décès d’Idriss Déby, qui régna d’une main de fer 30 années durant sur le Tchad, la junte avait dissous le parlement, abrogé la constitution et limogé le gouvernement pour en nommer un quelques mois plus tard.

Mahamat Déby, adoubé par la communauté internationale, avait, aussitôt, promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections à l’issue d’une « transition » de 18 mois – arrivant à terme en octobre – mais renouvelable une fois « si les Tchadiens ne parviennent pas à s’entendre », lors d’un dialogue de réconciliation nationale.

Le DNIS s’est ouvert 16 mois après cette promesse, au terme de très laborieuses négociations, mais, il est boycotté par une majorité de partis d’opposition, d’organisations de la société civile, qui font défection presque chaque jour et, surtout, par deux des trois mouvements rebelles, les plus puissants.

Dans ce contexte, il est peu probable que les élections aient lieu au terme des 18 mois de transition promis.

Chérif Mahamat Zene, 58 ans, a occupé plusieurs postes d’ambassadeur du Tchad, aux Nations-Unies, notamment, avant de servir en tant que ministre de la Communication et par deux fois à la tête de la diplomatie, sous Déby père et fils.

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