ANGOLA : Isabel dos Santos mérite-t-elle sa nomination à la Sonangol ?

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« J’ai été cadre supérieure dans plusieurs sociétés en Angola, mon CV parle de lui-même », a estimé Isabel dos Santos, PCA de la Sonangol, âgée de 43 ans, et considérée comme la femme la plus riche du continent africain.

Après sa nomination par son propre père, le président, Ingénieur José Eduardo dos Santos, en juin, un groupe de juristes a déposé un recours devant la justice angolaise.

Selon eux, les agents publics et, donc, le chef de l’Etat, n’ont pas le droit de nommer des membres de leurs familles à des postes publics stratégiques. C’est un favoritisme qui n’est pas le bienvenu en Angola.

Saisie du dossier, la Cour suprême angolaise a demandé, fin octobre, à José Eduardo dos Santos et à sa fille (sur notre photo où on voit aussi la première dame Ana Paulo dos Santos à côté de son époux), de présenter leurs arguments en défense. Une demande restée lettre morte. Le président s’est-il senti vexé ? Est-il au-dessus des lois en Angola ? Seule sa fille a choisi de se défendre.

« Je crois en la justice et je suis prête à répondre à toute convocation pour donner des précisions. Tous les Angolais ont le devoir de rendre des comptes s’ils agissent en dehors de la loi », a assuré Isabel dos Santos devant la presse, critiquant, toutefois, une manoeuvre « politique » de l’opposition.

« Je vous assure que ma détermination à mener avec succès ma mission n’est pas du tout entamée », a-t-elle ajouté.

La précision est de taille. Car la Sonangol traverse une période délicate, victime de la chute des cours de l’or noir engagée en 2014. Les médias angolais se sont ainsi fait l’écho de retards de paiement de la compagnie à plusieurs de ses partenaires étrangers, ce qui peut laisser penser que la fille du président, malgré son expérience dans les affaires, n’est pas la personne qu’il faut pour le redressement de la Sonangol.

Pour contrecarrer de telles critiques, ce jeudi, 10 novembre, la compagnie Sonangol s’est fendue d’un communiqué pour justifier de la bonne gestion de sa présidente du conseil d’administration : « En juin 2016, la Sonangol a lancé un profond processus de transformation pour répondre aux défis posés par la situation actuelle du secteur pétrolier en Angola et dans le monde », a indiqué l’entreprise dans un communiqué.

Et de poursuivre : « Nos cinq premiers mois à la tête du conseil d’administration ont permis d’importantes réalisations autour de quatre piliers fondamentaux : rigueur, rentabilité, transparence et excellence », s’est félicité le groupe.

Extrêmement, dépendant de l’or noir, dont il tire 70% de ses recettes fiscales, l’Angola, désormais, premier producteur d’Afrique subsaharienne devant le Nigeria, traverse une grave crise économique depuis la baisse des cours.

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