MALI : VERS LE REPORT DE LA FIN DE LA TRANSITION ET DES ÉLECTIONS

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Le pouvoir de transition malien va organiser des « Assises nationales de la refondation » du 25 octobre au 21 novembre, à l’issue desquelles il doit se prononcer sur un éventuel report des élections. Contrairement aux exigences de la CEDEAO et de la France, il sera quasiment impossible d’organiser des élections crédibles et transparents en février 2022. Le gouvernement de Choguel Maïga voudrait se donner du temps pour faire les choses bien, conformément aux attentes de la population, qui n’a pas l’oeil rivé sur la montre comme certains partenaires extérieurs (à problèmes).

Une certaine communauté internationale, en particulier, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres et la France, ont exprimé leur inquiétude face à l’éventualité d’un retard dans la tenue des élections présidentielle et législatives et l’achèvement de la transition vers le rétablissement d’un pouvoir civil élu. Cela dit, le pouvoir de transition malien n’y peut rien. Il ne veut pas précipiter les échéances pour faire plaisir à qui que ce soit. Il entend travailler pour produire des résultats attendus par la population, en toute tranquillité.

Choguel Maïga et son gouvernement travaillent main dans la main avec les colonels au pouvoir.

Le premier ministre malien de transition, Choguel Kokalla Maïga, a évoqué, le 26 septembre, un possible report de ces scrutins de quelques semaines, voire, de quelques mois. La décision sera prise « à l’issue » de ces assises nationales, qui permettront de fournir un agenda plus détaillé. « L’essentiel pour nous c’est moins de tenir le 27 février que de tenir des élections qui ne seront pas contestées », a-t-il expliqué.

Ces assises commenceront au niveau local du 25 au 31 octobre, avant de s’étendre aux régions, au district de Bamako et à la diaspora du 1er au 7 novembre, selon un document du ministère malien de la Refondation. Après une synthèse de ces rencontres décentralisées, les assises se tiendront au niveau national à Bamako du 15 au 21 novembre, selon le document.

Les colonels qui ont renversé le 18 août 2020 le président, Ibrahim Boubacar Keïta, s’étaient engagés à organiser des élections pour rendre le pouvoir aux civils en février 2022. Le calendrier de transition annoncé en avril prévoyait un référendum constitutionnel le 31 octobre, des élections régionales et locales le 26 décembre, puis, le premier tour de la présidentielle et des législatives le 27 février 2022.

La communauté internationale juge un rétablissement de l’ordre constitutionnel indispensable pour sortir de la profonde crise sécuritaire, sociale et économique dans laquelle s’enfonce, depuis des années, ce pays crucial pour la stabilité du Sahel. Mais, le processus de transition doit être mené à son terme sans précipitation et de façon méthodique et très professionnelle afin que les erreurs d’hier ne puissent plus se répéter.

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