NIGER : Le très contesté président Mohamed Bazoum serait-il le prochain sur la liste ?

Date

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, pacifiquement, dimanche, 18 septembre, dans les rues de la capitale nigérienne, Niamey, pour protester, notamment, contre la force antidjihadiste française, Barkhane, tout en encensant la Russie. Aux cris de «Barkhane dehors», «A bas la France», «Vive Poutine et la Russie», les manifestants ont sillonné quelques rues de la capitale avant de tenir un meeting devant le siège de l’Assemblée nationale. Mohamed Bazoum a chaud. La contestation gonfle de semaine en semaine, au point où on se demande s’il va tenir encore pendant longtemps dans sa posture de grand défenseur de la France et de Barkhane dans un environnement sahélien où on ne veut plus de l’armée française ?

Certains manifestants arboraient des drapeaux de la Russie et brandissaient des pancartes hostiles à la France et à Barkhane. «Dégage l’armée française criminelle» ou «l’armée coloniale Barkhane doit partir», pouvait-on lire sur certaines pancartes dans cette manifestation autorisée par les autorités municipales de Niamey. Quelque 3000 militaires français sont toujours déployés dans le Sahel – et notamment au Niger, un des principaux alliés de Paris – après leur retrait total du Mali (sur notre photo, le président, Mohamed Bazoum, reçoit, vendredi, 23 juillet 2021, après-midi, le commandant de la Force Barkhane, le général, Marc Conruyt).

La France accusée de «soutien actif» aux djihadistes

En avril, les députés nigériens avaient largement voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment, françaises, pour combattre les djihadistes. «Il y a des slogans anti-français parce que nous exigeons le départ immédiat de la Force Barkhane au Niger qui aliène notre souveraineté et qui est en train de déstabiliser le Sahel», affirmé Seydou Abdoulaye, le coordonnateur du Mouvement M62, organisateur de la manifestation.

Vêtu d’un tee-shirt à l’effigie de l’ex-président révolutionnaire du Burkina Faso, Thomas Sankara, il a accusé l’ancienne puissance coloniale, d’un «soutien actif» aux «djihadistes qui ont répandu le terrorisme à partir du Mali», voisin du Niger et du Burkina Faso. La manifestation de dimanche visait, également, à protester contre le coût de la vie au Niger où une récente hausse du gasoil a vite eu des répercussions sur les prix de certaines denrées.

Le Niger doit faire face aux attaques régulières et meurtrières de groupes djihadistes liés à al-Qaida et l’Etat islamique au Sahel dans l’Ouest et, dans le Sud-Est, à celles de Boko Haram et du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). Le pays abrite depuis des années plusieurs bases militaires étrangères, française et américaine notamment, dédiées à la lutte contre les djihadistes au Sahel. Mais, sans résultat notable.

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier