PRESIDENTIELLE AU LIBERIA : Joseph Boakai succède à George Weah

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Joseph Nyumah Boakai, vétéran de la vie politique libérienne, est parvenu à s’imposer face au président sortant et légende du football, George Weah. Un petit mandat puis parti ! Voilà le slogan qui va, désormais, être collé à l’ancien Ballon d’or de football reconverti dans la politique où il a pu devenir président de la République, il y a six ans, mais, où il a été incapable de se maintenir pour un deuxième mandat. Il aura, cependant, fait montre d’un fairplay inconnu, jusque-là, dans les milieux politiques africains où on réchigne souvent à reconnaître la victoire de son adversaire : Mister George, lui, avant même la fin du décompte des résultats, avait déjà téléphoné à Joseph Boakai pour le féliciter d’avoir gagné. Une belle leçon pour les hommes politiques en Afrique qui s’engagent en politique pour ne jamais perdre !

A 78 ans, l’ancien vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf est le nouveau président du Liberia. Il a promis de former un gouvernement « inclusif » dans un pays, qui a été marqué par plusieurs décennies de guerre civile. S’il réussit, ce sera un grand bravo à lui car le pays, au regard du résultat, est, carrément, divisé en deux. Le vainqueur a obtenu 50,8% des voix. Il n’y a pas de quoi pavoiser.

Comme George Weah, Joseph Boakai est issu de la population « autochtone », et non de l’élite « américano-libérienne » comme Ellen Johnson Sirleaf, descendante d’esclaves affranchis qui a longtemps dominé le pays. Depuis William Tolbert. Le nouveau président se décrit comme un homme ordinaire, qui s’est extrait d’une condition modeste par le mérite et le travail.

Originaire d’un village reculé de la province de Lofa, frontalière de la Guinée et de la Sierra Leone, et souvent présentée comme le « grenier à blé du pays », Joseph Boakai a été ministre de l’Agriculture de 1983 à 1985 sous l’ancien président, le sergent, Samuel Doe.

Marié et père de quatre enfants, ce ténor de la politique libérienne, vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf de 2006 à 2018, serviteur de l’Etat pendant quatre décennies, accède, enfin, à la fonction suprême. Il va pouvoir mettre à l’oeuvre son fameux « Plan de sauvetage » national. Il promet d’améliorer les infrastructures, d’investir dans l’agriculture, d’attirer les investisseurs, d’ouvrir le Liberia au tourisme, et redorer le blason du pays. On lui souhaite Bonne Chance car son prédécesseur s’est cassé les dents avec des promesses non tenues.

Il s’est allié avec des barons locaux, comme l’ancien chef de guerre, Prince Johnson, accusé d’avoir commis des massacres sur ses compatriotes durant la guerre civile de 1989 à 1997. Le problème est de savoir, quel chef de guerre n’a pas commis des massacres pendant cette triste période au Liberia ?

Ses opposants estiment que son âge avancé est un handicap et affirment qu’il est déconnecté des jeunes générations dans un pays où 60% de la population a moins de 25 ans. Ils le surnomment « Sleepy Joe » (Joe l’endormi), surnom donné par Donald Trump à son opposant démocrate, Joe Biden, avant qu’il ne le batte à l’élection présidentielle.

Durant la campagne, ses soutiens, au contraire, n’ont cessé de mettre en avant sa probité constante et clament qu’il sera le seul à savoir restaurer la confiance envers les institutions et à combattre la corruption. On ne tardera pas à savoir qui a tort et qui a raison ?

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