PRESIDENTIELLE CONGO-BRAZZAVILLE : La peur a changé de camp

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Qui a dit que le « bâtisseur infatigable » était infaillible, invincible ? Le voilà qui, pour se maintenir au pouvoir, pratique la dictature à ciel ouvert. Il n’a plus le choix. Pour retarder sa chute, d’ores et déjà, programmée, il se voit obligé de museler, totalement, ses adversaires du 20 mars alors que, lors de sa conférence de presse pendant la nuit de la proclamation de sa victoire par KO au premier tour, il avait déclaré urbi et orbi que « la démocratie s’exerce » au Congo, et que ses «  adversaires ont le droit de s’exprimer librement » même s’il ne partage pas leurs positions.

Ce matin, patatras ! Après avoir eu vent de la conférence de presse que les Cinq Grands Candidats (Mokoko, Kolelas, Okombi, Mabiala et Munari) voulaient tenir, à Diata, au siège de l’UPADS, afin de donner la suite de la protestation contre son hold up, Sassou a envoyé des camions de policiers et de militaires, dès 6h30 du matin, encercler le siège de l’UPADS, pour empêcher cette conférence de presse de se tenir.

Ce matin, encore, il a envoyé une escouade de policiers et de militaires encercler le domicile de Zacharie Charles Bowao, coordinateur de l’IDC-FROCAD et responsable de la CENI de l’opposition, diffuseur des tendances contraires à la CENI de Bouka qui est à sa solde.

Pour quelqu’un qui a totalisé 60,39%, dès le premier tour, ce qui est un score exceptionnel, on ne le sent pas dans le pays. Au contraire, ce sont les partisans de l’opposition qui donnent de la voix et ont le vent en poupe. Pour les effrayer, Sassou leur envoie des militaires.

Rejeté par tous, le vainqueur auto-proclamé n’a à présent reçu aucun message de félicitation. Pour se donner un peu d’air, il a tenté, selon nos informations, de semer la discorde au sein du Groupe des Cinq Grands Candidats, en cherchant à marchander un ralliement. Mais ses manœuvres à l’endroit d’un des trois Grands Candidats du Sud ont échoué. Les 5 Grands Candidats restent soudés sous la coordination du philosophe Bowao. De son côté, la communauté internationale est d’une vigilance de tous les instants sur les moindres pas et gestes du dictateur.

Il est comme un fruit pourri qui, malgré son état de décomposition, reste, encore, accroché à l’arbre. Il peut tomber seul, tout comme, un petit coup de vent peut l’emporter ou une secousse de l’arbre. C’est au choix.

Dans la situation qui est la sienne, actuellement, ce serait suicidaire s’il faisait tirer sur la foule.

Gare au militaire ou policier qui va tirer sur quelqu’un pour le protéger. Tous les actes posés sont filmés par des téléphones portables anonymes. Plus tard, de telles images parleront au détriment des éléments des forces de l’ordre qui auront agi contre le peuple.

C’est dans ce contexte que les militaires devant charger les manifestants, avaient préféré laisser envahir l’Assemblée nationale, à Ouagadougou, où les députés s’apprêtaient à modifier la constitution. Dès qu’il a appris que le parlement était en feu, Blaise Compaoré n’a pas demandé son reste. Il a, immédiatement, pris les jambes à son cou. Destination : là où vous savez.

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