CÔTE D’IVOIRE : PARIS N’A PAS ENCORE DIT OUI A LA VISITE OFFICIELLE DE LAURENT GBAGBO EN FRANCE

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Lors de la brève visite effectuée fin octobre, à Abidjan, par les présidents du Nigeria Olusegun Obasanjo et ghanéen John Kufuor, deux alternatives auraient été proposées à Laurent Gbagbo : ou il applique les Accords de Marcoussis (à la lettre) ou il quitte le pouvoir immédiatement. Sans se faire prier, il a opté pour la première solution. Voilà pourquoi il a prescrit l’adoption des textes concernés à l’ordre du jour du conseil des ministres dans un bref délais. L’opposition qui connaît bien le président comme étant un  » expert en roublardise « , pense qu’il cherche à gagner du temps, après avoir été surpris par la tornade qui s’abat sur son pouvoir depuis l’assassinat du journaliste Jean Hélène.

Le président Laurent Gbagbo compte redorer son blason en se rendant en France en visite officielle avant la fin de l’année. Mais très remontées contre lui, les autorités françaises ne l’entendent pas de cette oreille. Venir en France, oui mais pour y faire quoi ? se demande-t-on au Quai d’Orsay où Laurent Gbagbo a réussi à faire l’unanimité contre lui, au point que même ses propres amis du Parti socialiste français n’osent plus le soutenir publiquement comme avant. La situation est totalement bloquée. Dans l’entourage du président ivoirien, on commence à s’organiser pour une élection présidentielle anticipée qui serait suivie par la dissolution de l’Assemblée nationale, ce qui donnerait la possibilité au RDR et au MPCI d’y être représentée. Le problème est de savoir si le président français Jacques Chirac et ses homologues africains de la CEDEAO et de l’Union africaine soutenus par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, vont attendre que ce soit l’Américain Georges Bush avec ses méthodes barbares, qui intime l’ordre au président ivoirien de quitter le pouvoir (maintenant ou en octobre 2005) comme il l’a fait avec le Libérien Charle Taylor ? Washington verrait ensuite ainsi sa zone d’  » ingérence  » (d’influence) aller au-delà de ses traditionnels bastions nigérian et ghanéen. On croit savoir jusqu’à preuve du contraire que le dispositif Licorne n’est pas composé de  » marines « .

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