COTE D’IVOIRE : Vers la réélection de Ouattara dès le premier tour

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Cinq ans après la crise post-électorale de 2010 qui a fait 3.000 morts, les Ivoiriens attendaient, lundi, 26 octobre, les résultats de l’élection présidentielle de dimanche qui s’est déroulée, sans incident, et dont le président sortant, Alassane Ouattara, est le grand favori.

Les résultats officiels devraient être connus, mardi, 27 octobre, avec des résultats provisoires dévoilés dans la journée de lundi. Le taux de participation qui était un des enjeux du scrutin avec un appel au boycott de trois candidats et d’une partie de l’opposition, devait être annoncé dans les prochaines heures.

« L’issue est connue. On ne peut pas dire que le suspense soit haletant », ironise un observateur étranger alors que le président Ouattara devrait l’emporter dès le premier tour sur un score écrasant.

Son second devrait être Pascal Affi N’Guessan, le représentant du Front Populaire Ivoirien (FPI) fondé par l’ex-président, Laurent Gbagbo, mais dont une partie a appelé au boycott.

En se basant sur des résultats parcellaires et non officiels, certains des partisans d’ADO (Alassane Dramane Ouattara) ont, déjà, fêté la victoire dimanche soir.
Une présidentielle apaisée et crédible dans ce pays, premier producteur mondial de cacao et poids lourd économique d’Afrique de l’Ouest, est jugée fondamentale pour tourner, définitivement, la page des violences meurtrières qui avaient suivi la victoire, en 2010, de Ouattara sur son prédécesseur Gbagbo.

« Maintenant, attendons de savoir qui est le vainqueur », a affirmé Aminata Touré, chef de mission de l’Union Africaine d’Observation. « Pour ce que l’on a observé, je crois que l’on peut, sans risque de nous tromper, tirer cette conclusion que ça a été bien organisé, que c’était transparent ».

L’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, qui conduisait une délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est, lui aussi, déclaré satisfait : « Les élections vont refléter la volonté du peuple de Côte d’Ivoire ».

Parmi les problèmes recensés pendant le scrutin, de nombreux retards à l’ouverture des bureaux et des difficultés concernant les tablettes anti-fraude.
Celles-ci permettaient de contrôler avec un scan de la carte d’électeur, puis, la lecture de l’empreinte digitale, si le votant était bien celui qui se présentait et s’il n’avait pas, déjà, voté ailleurs. La manipulation de la tablette a ralenti le vote, à Abidjan, en début de journée.

Dans de nombreux bureaux dans le pays, on a, tout simplement, renoncé à les utiliser faute d’électricité (une batterie était pourtant fournie) ou par défaut de maîtrise. Dans ces cas-là, les assesseurs ont contrôlé les identités de manière traditionnelle, selon la Commission électorale.

Dimanche soir, un des candidats, Konan Kouadio Siméon, a accusé le pouvoir de « fraude ». Un bureau non répertorié a été ouvert dans le centre-ville d’Abidjan pour frauder, a-t-il dit. Cette accusation n’a pu être vérifiée.

Les titres de la presse ivoirienne reflétaient, quant à eux, les lignes éditoriales, souvent, très marquées des quotidiens. Pour le journal pro-Ouattara, Le Patriote, le scrutin a été « très apaisé » et il n’y a « aucun incident signalé » alors que son confrère, L’Expression, parle de « Gifle aux partisans du boycott et du désordre ».

De son côté, la presse d’opposition a vu « Trop d’irrégularités » (Notre voie) et un « Désert total » (Le Temps). La Tribune estime que « L’Ombre de Gbagbo a plané ».

Grand absent du scrutin, l’ex-président, Laurent Gbagbo, attend son jugement pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale dans une cellule au Pays-Bas. En 2010, son refus de reconnaître la victoire de M. Ouattara avait plongé le pays dans cinq mois de conflit qui s’étaient soldés par la mort de 3.000 personnes, épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.

Environ, 6,3 millions d’Ivoiriens sur les 23 millions d’habitants étaient appelés à voter. Quelque 34.000 soldats, dont 6.000 Casques bleus, ont été déployés pour assurer la sécurité du scrutin. Dimanche soir, de nombreux gendarmes et forces de sécurité étaient visibles dans la capitale ivoirienne. Lundi matin, l’activité avait repris son cours normal à Abidjan.

Avec AFP

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