PRESIDENTIELLE EN COTE D’IVOIRE : Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan demandent la montée en puissance de la désobéissance civile

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La Côte d’Ivoire est là où « le menteur d’Abidjan » (Ouattara) voulait la conduire, c’est-à-dire, dans l’impasse. Rien ne va plus dans le pays : les écoles et les universités sont fermées. Chaque parent garde, précieusement, ses enfants à la maison pour éviter les balles perdues. Dans plusieurs localités du pays, la vie fonctionne au ralenti. La circulation n’est plus assurée entre les différentes localités à cause des barrages érigés un peu partout. Le pays se « rwandalise » en ce sens que les machettes deviennent l’arme de prédilection pour tuer. Rien que dans la journée de mercredi, 21 octobre, on a compté 10 morts par balles ou par découpe avec les coupe-coupes à Dabou, localité située à une quarantaine de kilomètres d’Abidjan. Partout sur le territoire, on brûle les voitures, on pille les commerces, on brûle les pneus pour interdire les véhicules de circuler, on érige les barrières, bref, le menteur chronique (Ouattara) a, exactement, ce qu’il cherchait. C’est dans ce climat invivable (qu’on ne souhaite à personne dans aucun autre pays) qu’il fait mine de reculer en voulant reformer la Commission électorale indépendante. Même si, il y a encore trois jours, il disait qu’il n’en serait jamais rien. Il se moquait même de Bédié et d’Affi de n’être pas allés aux élections parce qu’ils étaient fauchés c’est-à-dire sans le sou. Cela voudrait dire que Ouattara n’a rien compris. Comme élève, il a 0/20. Mais, il peut s’améliorer. Et comment ? En retirant sa candidature de cette élection car la constitution lui interdit de se présenter, en convoquant un dialogue pour reporter les élections, en organisant le retour des exilés dont Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, en dissolvant la Cour constitutionnelle. Il a déjà commencé à modifier la Commission électorale. Ce n’est pas suffisant mais on note qu’il y a un début.
Les deux candidats à l’élection présidentielle, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, ont fait une mise au point, ce jeudi, 22 octobre, afin de clarifier la position de l’opposition vis-à-vis de cette situation et des différentes démarches que semble entreprendre la CEDEAO, ainsi que, les gesticulations du gouvernement depuis deux jours. La position des deux candidats a été rendue publique par le secrétaire exécutif en chef du PDCI, le professeur agrégé de cardiologie, Maurice Kakou Guikahué. Voici l’intégralité de son propos :

1- Une délégation ministérielle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conduite par Mme Shirley Ayorkor Botchway, Ministre des Affaires étrangères du Ghana, a rencontré les candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN (sur notre photo, main dans la main), le dimanche, 18 octobre 2020, en prélude à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.

2- Au cours des échanges, les candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN ont rappelé les points de blocage déjà exposés à la mission lors de son passage en Côte d’Ivoire, le 06 octobre 2020, qui sont :

1- le retrait de la candidature anticonstitutionnelle et illégale du président Alassane OUATTARA ;
2- la réforme de la Commission électorale ;
3- la réforme du Conseil constitutionnel ;
4- l’Audit international de la liste électorale ;
5- le retour des exilés, notamment les présidents, Laurent GBAGBO, Guillaume SORO, le Ministre Charles BLE GOUDE et le Maire Noël AKOSSI BENDJO ;
6- la libération des prisonniers politiques.

3- Au terme des échanges, les candidats ont noté l’acceptation de la CEDEAO pour faciliter le dialogue entre les protagonistes et obtenu du président Henri KONAN BEDIE une rencontre avec le Chef de l’Etat, le président Alassane OUATTARA, en tout lieu neutre et sous l’égide de la CEDEAO.

4- Les deux délégations se sont séparées avec la promesse ferme de Madame la Ministre des Affaires étrangères du Ghana de soumettre les revendications de l’opposition au Gouvernement et de leur revenir.

5- Le lundi, 19 octobre 2020, l’Ambassadeur, Babacar Carlos M’Baye, représentant résident de la CEDEAO en Côte d’Ivoire accompagné de l’Ambassadeur du Ghana en Côte d’Ivoire, a rencontré une délégation des candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN.

6- Au cours de cette rencontre, les émissaires de la CEDEAO ont transmis le message de Madame la Ministre des Affaires étrangères du Ghana qui avait quitté la Côte d’Ivoire sans être revenue voir le Président Henri KONAN BEDIE, comme promis.

7- Dans ce message, la Ministre des Affaires étrangères du Ghana demandait aux candidats d’accepter de rencontrer le premier ministre pour le début des discussions.

8- Les membres de la délégation des candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN, ont réitéré leur volonté de dialogue ; mais sous l’égide de la CEDEAO, facilitatrice du dialogue car ils ne sauraient participer à une rencontre présidée par le gouvernement protagoniste au conflit ; le gouvernement serait de ce fait juge et partie.

9- Le mardi, 20 octobre 2020, l’Ambassadeur, Babacar Carlos M’Baye, représentant résident de la CEDEAO en Côte d’Ivoire, a joint au téléphone les membres de la délégation des candidats précités pour leur signifier que le gouvernement acceptait la discussion, mais avec la CEDEAO comme observateur. Ce à quoi les membres de la délégation des deux candidats ont répondu qu’ils avaient convenu que la CEDEAO devait jouer un rôle de facilitation et non d’observateur.

10- Le cadre de discussions était en cours de finalisation quand le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation invita les partis politiques de l’opposition à une rencontre présidée par Monsieur le premier ministre ; rencontre à laquelle les membres de la délégation des deux candidats ont refusé de participer, eu égard à ce qui précède.

11- Mais quelle ne fut pas la surprise des membres de la délégation d’entendre le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation avancer qu’au cours de la rencontre avec Madame la Ministre des Affaires étrangères du Ghana, les candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN auraient formulé comme demande la restructuration de la CEI avec un poste supplémentaire pour l’opposition et un poste de vice-président pour le PDCI-RDA !

12- Cette affirmation erronée est une manipulation des échanges de la rencontre du 18 octobre 2020, au cours de laquelle les candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN n’ont, à aucun moment, formulé une telle demande.

13- Les candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN portent à la connaissance de la Communauté nationale et internationale et surtout de la CEDEAO qu’ils ne se reconnaissent nullement dans cette affirmation du gouvernement qui ne reflète en rien les discussions avec la délégation ministérielle de la CEDEAO.

14- Les candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN rappellent que le mot d’ordre de désobéissance civile a été lancé, face au blocage de la situation et au refus du pouvoir RHDP de dialoguer, et s’étonnent que le général, Francis BEHANZIN, Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO et l’Ambassadeur, Babacar Carlos M’baye, représentant résident de la CEDEAO en Côte d’Ivoire, aient pu assister à une rencontre du gouvernement en qualité d’observateurs.

15- Les candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN demandent à la CEDEAO de continuer à jouer son rôle de facilitation et de médiation dans le conflit ivoirien.

16- La CEDEAO se trompe une nouvelle fois dans son analyse de la situation en Côte d’Ivoire, en feignant d’ignorer les problèmes réels relatifs à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 qui ne peut se tenir à date échue, sous la forme actuelle.

17- Les candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN maintiennent leur mot d’ordre de désobéissance civile pour :
● le retrait de la candidature anticonstitutionnelle et illégale d’Alassane OUATTARA ;
● la réforme de la CEI et du Conseil constitutionnel ;
● l’Audit international de la liste électorale ;
● le retour des exilés et la libération des prisonniers politiques.
18- Les candidats Henri KONAN BEDIE et Pascal AFFI N’GUESSAN réitèrent leur demande de médiation internationale dans le conflit ivoirien.

Fait à Abidjan, le 22 octobre 2020.

Pour les candidats Henri KONAN BEDIE
et Pascal AFFI N’GUESSAN

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