SÉNÉGAL : Macky Sall interpellé après une tentative d’intimidation des organisations des droits de l’homme

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Le président du Sénégal, Macky Sall, veut-il museler les organisations des droits de l’homme en toute discrétion ? Le 26 août dernier, la RADDHO (Rencontre africaine des droits de l’homme), la LSDH (Ligue sénégalaise des droits humains), Article 19/ Afrique de l’Ouest, AI/SN (Amnesty international Sénégal), et la SIDH/SN (la Société internationale pour les droits de l’homme/Sénégal), ont, vigoureusement, protesté contre « l’invitation » faite à Seydi Gassama, directeur exécutif de AI/SN, par le procureur de la République, à venir témoigner, sur l’affaire de l’étudiant, Bassirou Faye, tué par balle réelle, dans la tête, jeudi 14 août 2014, lors des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre à l’UCAD (Université Cheikh Anta Diop) de Dakar (lire Afrique Education numéro 398 du 1er au 15 septembre 2014).

Ces organisations ont rappelé, avec force, au président de la République, que la Constitution du 22 janvier 2001, ainsi que, les instruments juridiques internationaux et régionaux, tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’Acte constitutif de l’Union africaine et la Char te africaine des droits de l’homme et des peuples, auxquels l’Etat du Sénégal est partie prenante, exigent le strict respect des liber tés fondamentales, notamment, les libertés d’association, d’expression, de manifestation, de réunion, de participation. Par conséquent, ces organisations sénégalaises des droits de l’homme, ont considéré qu’il ne saurait y avoir de justification, à cette invite, à témoigner, faite au directeur exécutif de AI/SN, défenseur des droits de l’homme. C’est la raison pour laquelle, Aboubacry Mbodj de la RADDHO (dont son fondateur Me Alioune Tine est le président de la Commission sénégalaise des droits de l’homme, depuis l’arrivée de Macky Sall, à la tête de l’Etat du Sénégal), Me Assane Dioma Ndiaye de la LSDH, Me Diène Ndiaye de AI/SN, Fatou Jagne de « Article 19/Afrique de l’Ouest), et Me Ousseynou Faye de la SIDH/ SN, ont, solennellement, demandé au président du Sénégal, de veiller, au respect scrupuleux de ses engagements, vis-à-vis, de la constitution nationale et des instruments juridiques internationaux et régionaux qu’il a signés et ratifiés.

Les organisations concernées ont, enfin, rappelé leur exigence d’une enquête impartiale et indépendante avec, notamment, la mise en contribution des témoins oculaires pour une prompte manifestation de la vérité.

Après avoir soutenu Macky Sall, les étudiants sénégalais s’estiment, aujourd’hui, trahis par ses promesses non tenues à leur égard. Pire, encore, le pouvoir leur envoie la police pour les matraquer. Le divorce est total entre les deux parties. Celui-ci a été aggravé, le 14 août, par la mort de l’étudiant, Bassirou Faye, dans des conditions de confrontation entre les étudiants et les forces de police et de sécurité, que le pouvoir loge, dans le campus, à des fins de maintien de l’ordre, depuis le dernier trimestre de l’année dernière.

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