SOMMET EXTRAORDINAIRE DE LA CEMAC : SASSOU-NGUESSO (SEUL ET UNIQUE) ABSENT (POURQUOI ?)

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Convoqué de longue date par le président en exercice de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), Paul Biya, le Sommet extraordinaire de la CEMAC a bien eu lieu, à Yaoundé, mercredi, 18 août, non pas en présentiel (comme c’était initialement prévu en ce qui concerne les chefs d’Etat qui devaient se retrouver entre eux pour échanger), mais, en visioconférence (le coronavirus ayant facilité certaines choses). Tous les chefs d’Etat ont répondu présent à cet important Sommet post-covid sauf un, le Congolais, Denis Sassou-Nguesso, dont le pays retarde, beaucoup beaucoup, les autres de la CEMAC à cause de sa très grande difficulté, depuis plus de deux ans, à trouver un accord avec le FMI. La patronne du FMI, elle, a répondu à l’appel du président camerounais. Elle leur a livré son message.

Au moment où ses homologues essayaient de trouver des voies et moyens pour faire face aux dégâts que la pandémie du coronavirus, provoque, quotidiennement, sur les économies des pays membres de l’organisation, le président congolais, lui, a choisi de prendre un vol impromptu pour se rendre à Paris. Sur le coup, on a pensé à une dégradation subite de son état de santé (qui n’est pas reluisant ces derniers temps), mais, selon nos informations, il y serait allé pour des questions d’ordre familial. La famille passe avant l’Etat au Congo-Brazzaville ! C’est une certitude. Mais là, en tant que président en exercice de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), la présence de Denis Sassou-Ngusso à ce Sommet devait, aussi, permettre d’avancer, au niveau des échanges, dans le projet de fusion de la CEMAC et de la CEEAC, qui ambitionnent de former une seule organisation. La présence du président congolais était d’autant plus importante qu’il est chargé par ses homologues de faire des propositions sur l’état d’avancement du Programme des réformes économiques et financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), ainsi que, sur des mesures de relance post-covid 19 adoptées par le PREF-CEMAC. Après le Sommet de la CEEAC par visioconférence organisé, à Brazzaville, le 30 juillet, et présidé par Denis Sassou-Nguesso, les chefs d’Etat, au Sommet de Yaoundé, devaient avancer dans la recherche des solutions pour certains dossiers. Ayant préféré Paris à Yaoundé, Sassou s’est fait remplacer au pied levé par son premier ministre, Anatole Collinet Makoso. Ses homologues n’ont que très peu apprécié.

Tous ceux qui, en Afrique centrale, attendaient la tenue de ce sommet de tous leurs vœux parce qu’on allait y aborder la question du F CFA et de son remplacement par une monnaie authentiquement sous-régionale, comme cela a été le cas au sein de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), en ont eu pour leurs frais. Ce sera pour une prochaine fois… Peut-être ! Mais quand ?

Denis Christel Sassou-Nguesso le ministre (du ciel et de la terre) chargé de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé du Congo-Brazzaville.

Le président congolais est à Paris pour présenter son fils aux autorités françaises. Nommé ministre de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat Public-Privé, autrement dit, chef de la diplomatie économique et financière du pays, Denis Christel Sassou-Nguesso du haut de ses 46 ans, rejoindra son papa, dans la capitale française, au plus tard, ce weekend. Pour être présenté aux amis de la Françafrique. Sassou souhaiterait que son fils lui succède à la tête du pays. Pour cela, il compte sur le soutien de ses amis français sur cette opération qui est loin de faire l’unanimité au Congo-Brazzaville. Question : Arrivera-t-il à le soustraire de la justice française alors qu’on sait que ce ne sera pas le cas aux Etats-Unis ? Jusqu’à maintenant, à cause de ses lourds dossiers judiciaires où les détournements massifs de fonds publics lui sont reprochés, le « coopérant international et promoteur du partenariat public-privé» (Denis Christel) a du mal à « coopérer » avec la France où les juges (du reste indépendants) souhaiteraient, tout de même, lui poser quelques questions bien embarrassantes. Et une possibilité de le garder…

On dit souvent que l’Afrique centrale est, tout le temps, à la traîne par rapport à l’Afrique de l’Ouest. Et pour cause ? Voilà le type de comportement qui freine le développement dans cette partie du continent où après avoir annoncé un Sommet en fanfare avec un contenu bien ficelé et apprécié par tous, les chefs d’Etat se sont retrouvés à ajuster l’ordre du jour parce qu’ils ne pouvaient pas l’annuler purement et simplement. D’autant plus que les grands argentiers du monde qui régentent les finances au sein de la CEMAC étaient, eux, au rendez-vous.

Ont, ainsi, pu discourir par visioconférence, outre les autorités de la CEMAC, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI et David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale. Prévu pour y participer, le ministre français de l’Economie, Bruno Lemaire, s’est fait remplacer, au dernier moment, par son directeur général du Trésor français, Emmanuel Moulin. Ce qui explique qu’aucune décision à caractère politique, ait été prise.

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